- Les cylindres géants [Page 2/4]
• Le cylindre Céleste de Pathé (suite)
• Le cylindre Paradis de Pathé
L'utilisation des cylindres de grand diamètre comme support des enregistrements originaux répond à la recherche d'une vitesse linéaire élevée à la périphérie. Ce facteur déterminant contribue en effet à une bonne restitution des fréquences hautes et à un volume sonore que l'on ne peut espérer avec les cylindres de format Standard.
Dans ce domaine, une étape notable intervient chez Pathé, lorsqu'en 1913, démarre la fabrication d’un autre cylindre géant, caractérisé par un diamètre supérieur à celui du Céleste. Dans sa course aux superlatifs, Pathé le nomme Paradis, appellation qui sous-entend sa suprématie sur le Céleste. Ce nouveau format sera utilisé exclusivement pour l'enregistrement des originaux destinés à être transférés sur disques pour constituer les matrices.Ce nouveau format sera utilisé exclusivement pour l'enregistrement des originaux destinés à être transférés sur disques pour constituer les matrices. La gravure sur Paradis se poursuivra jusqu'en 1929, date de l'abandon de la gravure verticale des disques au profit des disques à aiguille.
Les caractéristiques du cylindre Paradis suivantes sont communément admises :- diamètre extérieur 20 cm
- longueur 22 cm (comme les cylindres Céleste)
- vitesse de rotation de 160 RPM
Concernant la densité des sillons, nous relevons dans un article de La Nouvelle revue du son (Avril 1977, n° 286), un pas de 0,4 mm mentionné par l'ingénieur Walter Ruhlmann, chargé de l’enregistrement chez Pathé jusqu'en 1965. Si l'on retient cette valeur, correspondant à 64 TPI environ, la durée du titre gravé s'établit au maximum à 3 mn 30 s pour une plage enregistrée de 21,5 cm.
La fabrication des cylindres Paradis vierges, faisait l'objet d'une attention particulière dans les ateliers de Chatou. Il était en effet nécessaire d'obtenir une cire homogène et sans défaut. Les rebuts fréquents, dus à des fissures ou imperfections constatées lors de son refroidissement, conduisaient à la mise au rebut d'un bon nombre de cylindres.
Après démoulage, les employées procédaient au traitement des cylindres : le calibrage pour enlever l'excédent de cire, le dégrossissage pour l'égalisation de la surface et le polissage amenant au degré de finesse voulu. Enfin, un contrôle visuel permettait de n'admettre à la gravure que seuls les cylindres ne présentant aucun défaut.
Dans le processus de duplicatage, utilisé pour transférer sur disque l'enregistrement gravé sur le cylindre Paradis, le poisson constituait l'élément central. Cet outil comportait deux saphirs opposés, le premier, sphérique, lisait le cylindre, tandis que le second, tranchant, découpait le sillon sur le disque. Chaque Paradis pouvait être utilisé pour effectuer 25 à 30 passages.
Il n'existe, à notre connaissance, aucun cylindre Paradis dans les collections publiques ou privées. Selon le témoignage d'un ancien employé de Pathé, les cylindres Paradis auraient été conservés jusqu'à la dernière guerre. Durant cette période troublée, les Paradis auraient quitté Chatou par la Seine, après avoir été chargés sur une péniche. Les retrouvera t-on un jour ?
Les cylindres Paradis
fabriqués dans le laboratoire de fabrication de la cire à Chatou
Le rabotage des cylindres Paradis
dans les ateliers de Pathé
Le traitement des cylindres Paradis : le calibrage, le dégrossissage et le polissagePages 1 | 2 | 3 | 4